la parentalité conjugalogène

Publié le par chervalin

Il a 5 ans. Il vient m'ouvrir la porte, me vole dessus avec un dessin et me déclare:

- Tu sais monsieur, mon père me tape et me punis en me mettant dehors. Il a une grosse voiture et il est plus fort que toi.

- On dit bonjour d'abord, le corrige sa maman venue m'accueillir à son tour.

le cadre est posé.

Je devine sa maman insatisfaite de son rejeton mélangeant la leçon apprise et les sentiments débordants de ce garçon pour son père.

 

Encore une déconjugaison.

Ils ne se supportaient plus.

 Lui de sa trop grande permissivité et elle de son arrogance et de sa tyrannie décisionnelle.

Pourtant c'est parce qu'elle le trouvait lâche qu'elle est partie.

 

Il s'en prenait au garçon. N'osant s'en prendre à elle, il déplaçait ses colères et sa volonté d'avoir toujours raison sur le mode éducatif.

Pour lui c'était bien pratique. Il pensait que je cédais car il posait des impératifs déments à un petit garçon de cet âge. Pas le droit de parler, de chantonner, de se lever de table etc... Il en inventait toujours et le garçon était doucement dans une influence terrorisante anihilant tout développement auto stimulant ou toutes possibilités de découvertes personnelles.

Ce' père était dans une volonté de détruire toutes formes de pensées ou d'agirs de son enfant uniquement pour punir son épouse dont il refusait d'affronter le discours.

 

Ils se sont séparés et ont bien fait.

Mais maintenant il se redécouvre différent.

Et son ex épouse aussi.

Il n'a plus les raisons de tenailler son fils alors il joue avec lui, le promène, le prend dans ses bras, le câline, l'aime et devient un père sécurisant et éduquant.

Il découvre que son fils parle, chante, aime manger, a des goûts et que ses goûts là, ressemblent à ceux qu'il avait autrefois quand il était lui-même enfant.  

 

Et cette mère ne comprend pas.

Elle se demande comment son fils tyrannisé par ce mari odieux  puisse vouloir et désirer la présence et la  compagnie de son père.

C'est parfois le miracle de la séparation.

Découvrir que la relation conjugale est devenue malade et que la relation parentale soit non seulement contaminée, mais soit déclarée responsable de la maladie.

 

 

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B
<br /> C'est une bien belle réponse que tu me fais là. Visiblement ton métier (je ne sais pas lequel) fait la part belle à la psychologie, des enfants en particulier. Tu as raison, il ne faut pas baisser<br /> les bras. Les enfants, de toute façon, sont heureux lorsqu'ils sont avec moi et nous profitons de ces moments magiques. Ils sont déjà grands : 15 et 16 ans en septembre. Ils semblent avoir accepté<br /> (et un peu compris) la nature brutale de leur père et sa duplicité maladive. A présent qu'ils sont grands, il ne peut plus les malmener comme lorsqu'ils étaient petits. Le temps aide à cicatriser<br /> et à s'ouvrir.<br /> C'est vrai qu'un JAF se trouve parfois face à des questionnements insolubles et je me mets à sa place. Pour ce qui est du papa, il a formaté et utilisé nos enfants comme des pions et ils ne s'en<br /> rendent même pas compte tellement il a joué finement et avec des discours répétitifs et destructeurs.<br /> Pour ma part, je suis délivrée de cet homme et c'est déjà beaucoup. Mais j'ai tellement de rancoeur que j'ai l'impression que je lui en voudrai moins lorsque mes enfants auront vraiement trouvé<br /> leurs marques, une vie à eux, une vie sans violence et avec de l'amour.<br /> Bonne journée.<br /> Béa<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Bonjour,<br /> C'est la baronne qui a mis un lien vers chez toi. Je ne connaissais pas et c'est dommage, ton blog me plait bien. Ton titre, je le trouve très parlant. Comme bcp d'entre nous, je suis complètement<br /> dedans : j'ai demandé le divorce car mon ex était violent envers un de nos enfants. La surprise est qu'il a réussi (je te passe les détails) à obtenir la garde de nos garçons. Ce fut un coup très<br /> dur car imaginer mes fils dans les griffes de ce brutal qui en plus est une sorte de tortionnaire mental (et excellent joueur d'échecs), ça me rongeait de l'intérieur. Cet homme arrive à faire<br /> croire ce qu'il veut à bien des gens, même certains psychologues et assistants éducateurs.Depuis, j'ai changé mon regard sur la Justice et sur le monde, je prends de la distance pour ne pas devenir<br /> folle. Et du magnésium !!<br /> Pour en revenir à la parentalité conjugalogène, oui le fait d'être parent rend tout plus compliqué car il révèle à l'autre la vraie nature du conjoint et que les mamans supportent mal (souvent) que<br /> leurs enfants soient malmenés. Mais c'est parfois aussi le cas des pères. Quant à la Justice, j'ai l'impression qu'elle prend des décisions parfois en fonction des "modes".<br /> Merci pour l'article et bon dimanche.<br /> Béa<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> coucou Bea<br /> <br /> <br /> je ne pense pas qu'il s'agit de mode. Cela dépend énormément du JAF. Non pas de son humeur ou de son sexe mais surtout de sa façon de raisonner et articuler les propositions symétriques. C'est<br /> difficile parfois  de prendre une décision et le Juge la prend au regard de compétences qu'il estime lui prévalentes.<br /> <br /> <br /> Les compétences parentales ne sont pas orthonormées elle sont invérifiables car elles sont volatiles. Un soir nous avons été proche du génie lorsque nous avons parfaitement pu règler le conflit<br /> et le lendemain face à une demande soudaine d'aide nous n'avons pas su nous en sortir. Il en va de même lorsqu'on se présente devant un juge. Il ne sait s'il va prendre la décision adéquate car<br /> il ne sait ce que l'avenir tissera réellement comme lien. Si ce lien est educatif et sécurisant sur le long terme il n'en sait rien. Alors il tranche sur des petits points avancés judicieusement<br /> par les avocats ou par un parent plus calculateur.<br /> <br /> <br /> Béa, il ne faut pas baisser la garde. Il ne s'agit pas d'une mode mais d'une décision. A toi de profiter au max des garçons sur le champ affectif et éducatif, sur le bonheur de les retrouver et<br /> de partager des chouettes moments et viendra un jour où tu estera à nouveau en justice pour demander une modification de la résidence principale. Non pas pour détruire le père mais pour partager<br /> la part la plus belle de l'éducation celle de la vie quotidienne et de ses aléas.  <br /> <br /> <br />   <br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> le titre est compliqué, tordu (?) mais le texte plein d'espoir - finalement en lisant tes articles je m'interroge et me demande si, moi aussi, j'ai fait ce qu'il fallait, quand il le fallait, ou si<br /> j'ai raté quelque chose.<br /> mais nous faisons des enfants, les éduquons, tentons de les armer pour affronter leur vie, mais leur vie finalement nous échappe et ils ne nous font voir d'eux que ce que nous voulons voir<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> coucou, Labaronne,<br /> <br /> <br /> Manonnnnn, il est pas compliqué mon titre.<br /> <br /> <br /> C'est une impro.<br /> <br /> <br /> Dit autrement : la conjugalité d'un couple peut être pathogène pour exercer ses places et rôles de père ou mère.<br /> <br /> <br /> On peut être de bons amants, de bons époux , attentionnés et enthousiastes de la vie à construire et puis dans le mouvement suivant la naissance de l'enfant ( qui fait naître dans le même<br /> temps le statut de parent) se laisser envahir par la charge, douter de soi de ses qualités. Il se peut alors, que l'on soit tenté de poser la responsabilité sur l'enfant ou sur ce<br /> conjoint tant aimé .<br /> <br /> <br /> Parfois, une médiation familiale ou une thérapie familiale pour peu que les parties le souhaitent, est adaptée à ces situations. Sinon il reste la séparation.<br /> <br /> <br /> A la prochaine La baronne<br /> <br /> <br /> <br />