le pistonné

Publié le par lesdesnoueurs.over-blog.com

Vous l'avez sûrement rencontré, que dis je, croisé, ce personnage se croise !

Le pistonné est une triste réalité qui se promène en parasite sur l'écran de nos lieux de travail.

 Il a été fortement conseillé, voire recommandé, si ce n'est obligé par l'entourage des dirigeants, qui n'ont eu d'alternative autre que de procéder à son admission et ce pour un poste qui ne peut être  qu' intermédiaire.

Il est donc dans l'entre deux de personnes, de missions, de postes, de statuts, de pensées, d'images, de tenues vestimentaires, de paroles et d'écrits.

Tout , chez lui est opaque, peu lisible et indéfinissable tant sa présence au coeur de cet entre deux est confusionnel.

Ainsi vaque le pistonné. Il butine sereinement dans les yeux de ses supérieurs qui ne cessent de se réjouir de ce personnage, facile et docile.

Peu importe sa compétence, son poste n'en requiert rien d'autre que d'exposer l'acquiescement.

Il ne crée pas, il copie, pardon, recopie, ou mieux, fait recopier. 

Il ne décide pas, il communique les directives.

Il n'informe pas, il rapporte.

Il ne coordonne pas, il emmêle.

Il ne dirige pas, il exploite

Il ne parle pas, il compte.

Il compte le ratio de la différence entre le nombre de pages manuscrites et dactylographiées. 

Il encombre son cerveau vide de nombres et de faits , tels l'apprentissage de plaques minéralogiques, de la marque de véhicule et la rue de sa résidence qui font le ravissement des dames patronnesses qui décidément sont satisfaites d'avoir déniché ce savant là.

 

Sur un plan médical, on pourrait dire que c'est un Kyste.

Il grossi en s'alimentant de ses supports immédiats.

Ainsi, il ne peux s'en éloigner vraiment, ni trop se fâcher, ni trop se rapprocher. En fait, il est dépendant.

 

Le pistonné est embêté car il ne sait pas ce qu'il vaut vraiment. Il a été choisi, par ses relations et ignore donc son niveau de compétence.

Certes, il possède un diplôme, mais son poste n'est pas en lien avec ce qu'il a ingurgité scolairement.

 

Il n'a pour seul étalonnage, que le travail accompli par ses collègues, plus ou moins subordonnés, selon ce qu'il a à leur demander.

 

Ainsi, le pistonné sait ou plutôt sent voir ressent, ce qu'il est, à ce que font les autres. Si tel acte est accompli par telle personne de son entourage et sous son ombre portée, alors le pistonné est ravi.

Ravi est un mot qui lui convient car le ravissement est au pistonné ce que le travail accompli est aux autres.

 

C'est un parasite, me disait une concierge de mes amies. Non point lui répondis-je, j'ai trop de respect pour la mousse qui parasite les arbres, car elle m'indique le nord, si je suis paumé.

Le pistonné, lui, n'indique rien. Il gît dans un espace dont il ignore et les limites et ce qu'on y fait.

Il ne distingue pas ce qu'est le sens. D'ailleurs, le pistonné se repère à ce qu'il dessine sur son bloc de notes, des petites flèches, lorsqu'une personne intervient lors d'une réunion.

Le pistonné ment.

 

C'est triste à dire, mais s'il ment c'est que ses neurones peinent à se connecter à l'imprévu. Car c'est l'imprévu, l'impromptu, ou la prise de décision immédiate qui entrent dans la quotidienneté de gestion.

Le pistonné, lui a un blanc. Alors il occupe cet écran  blanc avec des graffitis inventés, mensonges et autres inepties, promesses ou leurres, que son cerveau autiste n'a pu loger à une place susceptible d'être retrouvée.

Ah si, un jour, sans le faire exprès, le pistonné se souvient de son gros mensonge et le réactualise, totalement hors de propos, sans remarquer les sourires moqueurs de l'entourage.

 

Ah si, il les a remarqué, mais il ne sait pas pourquoi, les gens se moquent de lui. Alors, le pistonné se retourne discrètement et regarde si sa braguette est restée ouverte.

Si, elle est ouverte!  En plus!!

 

Le pistonné est préoccupé par le fait que rien ne peux lui être reproché. Il s'attelle à cette tâche d'une façon énergique et étonnamment studieuse.

Son énergie est essentiellement consacrée à ce que se soit les autres qui endossent ses bourdes ou autres oublis. Son accès à l'altérité se borne ici. Les autres sont obligatoirement responsables et je n'y suis pour rien.

Le pistonné fait ce travail très bien. C'est certainement le meilleur dans ce domaine et personne ne lui conteste sa suprématie tant il s'entraîne régulièrement.

Bravo. Il fallait terminer par cette note optimiste et positive.

Chervalin  

 

Publié dans agacements

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C
c'est sûr que vu sous cet angle, on a beaucoup moins envie de l'aider à ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure...
Répondre
C
<br /> <br /> c'est rien de le dire<br /> <br /> <br /> <br />